Alors voilà :
C’est bien dans une continuité d’automatismes que vous avez appuyez sur le bouton de liaison.
Peut être un peu comme lors de votre conduite automobile, dans le flot de l’attention portée vous adaptez votre trajectoire. Mais là, vous êtes dans un flux analogique de votre perception. C’est oublier que vous êtes sur internet dans un système digitalisé, ou chaque succession répond à un programme, conçu par un autre humain, qui peut rompre avec l’anticipation contextuelle.
Je pourrais vous raconter à ce sujet l’histoire des oies qui chaque jour voyant le fermier apparaître, se précipitent pour obtenir leur alimentation du soir. Ceci vaut jusqu’au 24 décembre, mais les oies ne connaissent pas les dates.
Vous aussi peut être, n’avez vous pas marqué l’arrêt de la réflexion avant d’appuyer, ou pas, sur le bouton. Là où ce bouton peut vous conduire, pourrait vous révéler quelques surprises. Il peut vous conduire sur n’importe quel site, à titre d’exemple:
– Un logiciel viral, ou espion,
-Un contenu indésirable, toutes sortes d’images,
-Des informations fausses, ou manipulées,
-Moi-même qui vous écrit, ignore combien de ramifications se greffent sur le chemin qui vous a conduit jusqu’à ce texte. Quelles séquences sont utilisées, dans quels buts ?
-Quelques publicités viendront -elles faire intrusion lors de votre prochaine utilisation du site?
De cette situation se dégage l’importance de la nécessité d’une confiance, pour ne pas dire d’une éthique de la relation inter-humaine pour la préservation de chacun.
Elle ouvre sur le fait que l’inconnu dans cette relation ne peut la permettre, que si il se trouve reposer sur un tissu relationnel où il se déploie. Jusqu’où peut-on aller de l’extraction- soustraction de ce qui existe d’une réalité relationnelle, pour utiliser un retour de savoir comme pouvoir, et à quel moment cette réalité perd-t-elle son statut ?
Nous arrivons à un point de désorientation qui ne permet plus de situer l’interlocuteur à qui nous nous adressons.
Ne cédons pas à une paranoÏa généralisée, pour rester attentif à l’autre. C’est aussi le retour du politique qui est sollicité.
Michel Brouta